On est parti un lundi, lundi 8 août après midi exactement. Depuis le début de mon voyage je reporte cet ascension pour trouver la météo parfaite au sommet. Avec l’ami Fukuda, on réfléchie ensemble et on se pose la question. On essaye de faire correspondre nos agendas et la météo. On en parle le week-end le précédent et mardi a l’air pas mal pour la météo. Le problème est que la météo est toujours changeante au sommet et les prévisions sont vraiment sûr que 24h à l’avance. Et elle change. Ce mardi pas mal s’est transformé en lundi pas mal. Ensuite le temps a l’air de se gâter pour le reste de la semaine. Lundi matin, on en rediscute. On est libre tous les deux et il va faire beau. C’est parti ? Yesss ! On regarde le bus direct depuis Tokyo, complet! Aïe. Une autre solution, il reste le train jusqu’au pied du mont fuji, puis le bus local qui nous emmène à 2000m. Hop go !
Il existe beaucoup de solutions pour grimper le mont Fuji. Mon envie était de faire l’ascension de nuit et de faire le levé du soleil. Un très grand classique. Fukuda avait la même envie mais avait une préférence pour faire l’ascension de jour, dormir dans un refuge à 3000m et rejoindre au sommet un peu avant le levé du soleil. Une proposition alléchante aussi. Du coup, comme on s’est décidé à la dernière minute, ça sera ascension de nuit direct.
Départ donc lundi 8 août à 15h20 de Tokyo, de Nishi Nippori exactement. 3h de train avec des changements qui nous permet de passer au supermarché faire des provisions car le voyage va être long. Je prends 4 litres d’eau, 4 onigiri (des boulettes de riz) et des barres de céréales. J’ai bien mangé avant, je devrais tenir. Il est possible d’acheter de l’eau ou de se nourrir pendant l’ascension mais à des prix qui donnent envie de faire des provisions avant.

Ensuite, c’est le bus pendant une bonne heure pour arriver à la 5ème station (il y en a 10) à 2300m. On arrive là bas vers 20h. Cette station est la dernière station accessible depuis la route. Il y a un endroit pour se reposer et on peut manger ou boire. Il fait 15°C environ. On est pas mal, ça change des 30°c étouffant de Tokyo l’après-midi. On se repose et on commence à s’habiller chaudement.
21h le départ à pied !

Le mont Fuji est inscrit depuis 2013 au patrimoine mondial de l’UNESCO et depuis il y a un don de 1000 yens (environ 8€) qui est demandé à tous les randonneurs. il n’est pas obligatoire.
La première partie est facile. Ça monte pas mal mais rien de bien méchant. Il n’y a pas trop de monde. C’est cool. Il y a un petit vent qui vient faire chuter le thermomètre. Avec ma lampe que j’utilise pour les trails de nuit, je vois bien. J’aurais presque envie de courir. Fukuda a du mal à suivre mon rythme. Il n’a pas forcément l’habitude. Je l’attends à chaque fin de lacet.
Un moment, on se rend compte qu’on a pris un mauvais chemin à un moment entre la 6ème et 8ème station. On a pris un chemin de service utilisé pour les secours et fait pour qu’un véhicule à chenille puisse passer. C’est cool, il est tamisé mais il est interdit au piéton normalement.

Il est 0h30 et on est à 3100m. Il y a quelques passages où il faut s’aider un peu des mains pour traverser des grosses pierres.

Il fait 7°c, j’ai froid. J’ai beau avoir des couches sur moi, un polaire, des gants, un bonnet, un pantalon collant et des grosses chaussettes de ski, j’ai froid. J’ai du mal à rester en place. Dès que je suis immobile, je ne supporte pas le froid, je tremble. Je regrette les 30°c de Tokyo. Je n’ai pas de mal de tête dû à l’altitude, c’est déjà ça. Fukuda a du mal et prend des longues poses pour s’habituer à l’altitude. Il supporte moins bien.

Il est 3h10 à la station 8.5 à 3450m, je crois que je vais mourir par le froid. C’est la dernière pause avant le sommet. Il commence à avoir beaucoup de monde et le chemin est pentu et il se réduit en largeur. Plus on s’approche du sommet et plus ça ralenti pour finir en file indienne. J’essaye de doubler par fois mais dès que je fais un effort trop important, je sens bien qu’il y a moins d’oxygène et que mon cœur s’emballe. Je prends mon mal en patience.
4h30, sommet ! Enfin ! La dernière partie était peu longue du fait de l’affluence. il ne reste plus qu’à attendre le soleil prévu pour 4h50. Je tremble de partout. Il doit faire pas loin de 0°c avec ce vent.

Fukuda me rejoint juste avant le spectacle. Du fait de la couche nuageuse autour, j’ai l’impression qu’il se lève de plusieurs endroits à la fois.

Très vite, le jour arrive. Il est là. Et le thermomètre remonte. \o/ Le soleil, mon sauveur.
Je peux admirer ce que je viens de monter et voir les retardataires qui arrivent.

Après avoir admiré la vue et repris un peu de force, on s’attaque à faire le tour du volcan. Il est 6h du matin.
C’est grand en fait. Je ne m’attendais pas à aussi grand.

Le centre du volcan

Et la photo souvenir au point le plus haut à 3776 m. On ne sent même pas qu’on a fait nuit blanche.

On passe également par le bureau de poste pour poster quelques cartes postales.

Encore un peu de temps pour admirer la vue.

Il est temps maintenant de penser à la descente…. On refait un petit tour. Le temps de payer 300 yens (2.5€) pour aller aux toilettes.
Il y a plusieurs chemins pour monter et descendre le Mont Fuji. Pour l’aller, on a pris le plus simple, le plus facile, le chemin Yoshida. C’est le plus emprunter. C’est pour ça que c’était l’embouteillage à la fin. Pour la descente, on se met d’accord pour essayer un autre chemin réputé le plus dur mais qui offre le meilleur panorama, le chemin Gotemba.
On se prépare, je me mets une bonne dose de crème solaire car ça commence à taper et c’est parti. Il est 9h du matin.

La descente est dur. Je suis moins à l’aise que la monté. Il y a des gros cailloux partout qui oblige à faire toujours attention aux chevilles. C’est épuisant.

Par contre, en effet la vue est sublime. On voit au loin un amas de centre de la dernière éruption, il y a plus de 300 ans.

Vers 10h, on rejoint la 8ème station puis la 7ème station vers 10h30 à 3000m. C’est dur dur. Ma cheville gauche fait quelques torsions dans les pierres qui me font pas du bien. Même si on descend vite, ça me parait plus long que la monté. Je commence à être épuisé. Fukuda qui était à la traîne à la monté est en bien meilleur forme que moi et me tire.
Après les cailloux, on a le droit au sable de cailloux.

C’est un paysage lunaire. On peut courir dans ce sable et avec le dénivelé on peut faire des sauts de 2m et vraiment avoir l’impression d’être sur la lune. Il faut juste penser à s’arrêter de temps pour vider les chaussures pleines de petits cailloux.
Et la dernière ligne droite. Le bâtiment blanc au bout c’est la 5ème station à 1900m d’altitude.

On arrive là bas vers 11h00. Il nous faut ensuite attendre le bus et rentrer à la station de train Gotenba. Il est temps de trouver un bon restaurant et de manger quelque chose de consistant.
Ensuite, Fukuda propose une judicieuse idée de trouver un onsen pour prendre une douche et se reposer un peu avant de reprendre le train pour Tokyo. Le bain chaud repose les muscles, c’est agréable. Il est de temps de rentrer. Retour à l’appartement, 19h. Un repos bien mérité.
Le lendemain, je ne suis pas trop courbaturé. J’arrive à marcher. Il y a les escaliers qui sont durs à monter ou à descendre. Je dirais par rapport à un trail saintélyon, c’est rien.
En conclusion : Superbe ! Magique ! Et à refaire ! C’est une très bonne expérience. J’aimerais retourner et faire le refuge. Ça permet de s’habituer au 3000m et peut-être mieux profiter encore du spectacle. Le faire en mode trail, ça peut-être aussi une très bonne expérience.